lundi, mars 05, 2007

De l'initiative dans la résolution d'une crise

Chaque individu possède une dose de créativité, fonction de sa personnalité (inné) et de son adaptation au terrain (acquis). Cette créativité s'exprime dans les initiatives de chacun et forme, selon mon expérience, la source de la performance de toute équipe.

Or, j'ai trop souvent observé des chefs d'équipe - généralement aguerris - tuer dans l'oeuf une initiative au nom de la sacro-sainte urgence de la crise. Il est vrai que les initiatives doivent être régulées pour ne pas mettre en péril une mission. Mais, il convient de ne pas confondre crise et urgence !

Ce qui caractérise une crise, c'est justement le fait que les solutions "classiques" ne fonctionnent pas et qu'il est vital d'être créatif pour pouvoir s'en sortir. Pour ma part, je pense qu'il faut toujours encourager une initiative relevant d'une tâche individuelle (ou relevant du binôme IR). Elle atteste généralement de la qualité de son auteur, et doit être relevée pour le debriefing de fin de crise.

Par contre, je pense qu'une initiative relative à la procédure générale de l'équipe IR ne doit généralement pas être tentée directement au cours d'une crise. Mais, elle mérite également d'être notée et surtout de faire l'objet d'une évaluation approfondie lors du debriefing. Si elle s'avère pertinente, elle devra être mise à l'actif de son auteur, faisant la preuve que chacun peut améliorer le fonctionnement de l'équipe. Dans le cas contraire, le debriefing devra démontrer les difficultés de sa mise en oeuvre.

J'entends ici par debriefing, ou retour d'expérience, l'analyse d'un évènement dans lequel l'équipe IR a été impliquée ou non. L'objectif est de décortiquer l'évènement, généralement complexe, pour en comprendre toutes les facettes. Le debriefing fait partie des bonnes pratiques à mettre en place, et pas uniquement dans les équipes IR. Cette mise en place ne doit cependant pas s'accompagner de la fin du cycle des examens de situation, qui doivent intervenir très régulièrement au cours de la résolution d'une crise.

Tout l'art du coordinateur IR revient à savoir assoir son autorité sur le partage de l'information et faire déboucher son équipe sur une solution qui recueille l'assentiment général, tout en étant la mieux adaptée aux circonstances. Or, il n'est pas rare en cas de crise - lorsque les informations se multiplient et le doute s'installe - de voir disparaitre le dialogue constructif au profit d'un autoritarisme des plus primitifs !

Là encore, le coordinateur IR expérimenté saura simplement mettre en oeuvre son autorité pour entendre les arguments de ses collaborateurs, identifier les arbitrage à prononcer et surtout obtenir l'adhésion de tous autour de la décision prise.

A titre de conclusion, j'affirme que rien n'est pire que l'absence de décision en cas de crise ! La prise de décision est la justification de la qualité du coordinateur, l'expression ultime de sa compétence. Mais, encore faut-il ne jamais oublier que prendre une décision ne signifie pas imposer sa propre vision du problème.

2 commentaires:

  1. Enfin un post ! On croirait presque que tu étais en vacances ;)

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  2. Et, oui ! Pourtant, je ne prépare pas d'article pour le SSTIC, moi ! :-)

    Mais, bon. Cela me fait quand même tout drôle de me coucher à heure fixe, de faire trois repas équilibrés par jour, de partir en vacances et de passer du temps avec ma petite famille.

    Une autre vie, tu devrais essayer...

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